“Que ce soit un Shabbat ou pendant les fêtes, vous êtes à la Shule, la syna ou encore la synagogue. C’est la lecture de la Torah et le Shamash de la communauté (le gardien, le concierge) scrute des yeux l’assemblée pour trouver la prochaine personne qui montera à la Torah… Vous baissez les yeux en espérant que ce ne sera pas vous car vous NE SAVEZ PAS vraiment comment faire !!!

Pas de panique ! Cette page est faite pour vous !!

Tout d’abord, pour que l’officiant vous appelle à monter à la Torah, il a besoin de votre nom. Le Shamash (ou un autre membre de la communauté) vous demandera alors votre nom.

Il parle de votre prénom hébreu suivi de «Ben» (qui veut dire «fils de») + le prénom hébreu de votre père. (Ex: Ilan Ben Shmuel)

Si vous ne le connaissez pas, ou bien que vous n’en avez pas, donnez simplement votre nom et prénom.

Ensuite, si vous écoutez bien l’officiant, vous entendrez : «Yaamod» suivi du nom que vous aurez donné (s’il n’est pas écorché suite au téléphone arabe…). C’est le moment de vous lever et de monter à la Torah (c’est l’Aliyah).

Si on ne vous a pas demandé votre nom, ou bien s’il n’est pas arrivé aux oreilles de l’officiant, il est aussi possible que l’officiant vous appelle par votre ordre de montée (en hébreu bien sûr). Vous entendrez donc : «Yaamod» suivi de :

–       Richone (1ère)

–       Sheni (2ème)

–       Chlichi (3ème),

–       Reviyi (4ème)

–       H’amichi (5ème)

–       Chichi (à ne pas confondre avec ceux de la foire…) (6ème)

–       Sheviyi  (7ème)

Le cas particulier des Cohen et des Levi

Si vous êtes un Cohen, vous êtes donc descendant direct de Aaron, le frère de Moïse (classe non ?)

Durant la période du Temple de Jérusalem (avant l’an 70), le Cohen avait pour tâche, entre autres, d’assurer le culte du Temple, l’offrande des Sacrifices, la bénédiction du peuple d’Israël etc…

Après la destruction du Temple, les Cohen ont conservé un rôle formel et cérémonial dans les synagogues. Ils bénissent la communauté et la première montée à la Torah leur est donc réservée. (« Yaamod HaCohen »)

Pour des raisons similaires, la deuxième montée est réservée aux Levi (descendant direct de Moïse) (Cher Léééviiii !!!, c’est eux 😉 (« Yaamod Halévi »)

S’il n’y a pas de Cohen, le Levi monte en premier ; s’il n’y a ni l’un ni l’autre dans la synagogue au moment de la lecture de la Torah, n’importe qui d’autre peut monter. S’il n’y a pas de Levi, le Cohen assure les deux montées.

Petite astuce : parfois, lors de Bar Mitsva par exemple, afin que le jeune garçon de 13 ans se sente en confiance et bien entouré pour lire ses premiers mots dans la Torah, et afin de faire monter toute la famille du Bar Mitsvah, il peut être demandé au Cohen et/ou au Levi de sortir de la synagogue au moment de la sortie de la Torah afin de faire comme s’il n’était pas là…. Si c’est votre cas, ne le prenez pas mal 😉

Enfin, si vous redoutez de monter à la Torah, ne pensez pas « ouf ! » pendant  la septième montée . Les communautés ont trouvé une parade : le Moussif !

En effet, afin que plusieurs fidèles aient l’honneur de monter à la Torah, notamment lors des fêtes religieuses , il y a plus de 7 montées.

Dans certaines synagogues, un redécoupage de la lecture du jour est effectué ;il y a donc des « Yaamod Moussif » entre les numéros « officiels » de montée.

Dans d’autres , un passage de la 5ème ou 6ème montée est lu en boucle, autant de fois qu’il y a d’ « appelés » avant de poursuivre normalement la fin de la lecture.

C’est aussi une manière de récolter plus de dons pour la communauté 😉

Enfin, après la septième montée, un autre membre de la communauté est appelé : « Yaamod Maphtir ».

Le Maphtir est une relecture des derniers versets de la 7ème montée (une sorte de résumé/conclusion de tout ce qui vient d’être lu ). Attention ! Celui qui monte pour le Maphtir lira la Haftara du jour. Si vous désirez vous entrainer, RDV dans l’onglet Haftara !

Pour monter :

Il n’y a pas de procession particulière, il faut simplement aller à la droite de l’officiant en empruntant le trajet le plus court. (tout ceci avec un Talith sur vous de préférence)

En arrivant, un petit bonjour à l’officiant est bienvenu ou bien Shabbat Shalom, Hag Sameah au moment des fêtes, ou encore Gut Shabbes ou Gut Yuntef pour les communautés alsaciennes, et ça permet de vous mettre dans le bain. 

L’officiant vous montre l’endroit où il va continuer à lire dans la Torah. Il est de coutume de toucher cet endroit avec le coin de votre Talith, puis de l’embrasser.

Ensuite c’est votre moment: The Voice !

Vous allez réciter ou chanter (à votre convenance) la première bénédiction.

Translittération :
Barekhou ète Ado-naï hamevorakh

Traduction :
Bénissez l’Éternel qui est béni

Translittération :
Baroukh Ado-naï hamevorakh léolam vaèd

Traduction :
Béni soit l’Éternel qui est béni pour toute éternité

Translittération :
Baroukh ata Ado-naï Élo-heinou Melekh haolam, achère ba’har banou mikol haamim, vénatane lanou ète torato. Baroukh ata Ado-naï, notène haTorah.

Traduction :
Béni sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui nous a choisis parmi toutes les nations et nous a donné Sa Torah. Béni sois-Tu Éternel, qui donne la Torah.

Pour Chanter la bénédiction:

À l’origine, celui qui était appelé (le Oleh), lisait lui-même la montée de la Paracha en question (la partie correspondant à la lecture de la Torah du jour). Mais de nos jours, de nombreux Juifs n’ont pas la formation nécessaire, un « lecteur » est désigné pour faire la lecture à voix haute, pendant que le «Oleh» lit à voix basse (ou écoute). J’invite cependant les plus téméraires d’entre vous à vous rendre à l’onglet “lecture de la Torah”, à apprendre les Teamim (les accents chantés de la Torah) et à réviser, grâce à ce site, les prochaines parashiotes (parasha au pluriel), afin de renouer avec l’ancienne tradition et de lire vous-même dans la Torah.

Pendant la lecture, si vous ne lisez pas, il est plutôt chouette de tenir la poignée de la Torah afin qu’elle ne se referme pas et puis ça fait genre…

A la fin de la lecture bis répétita : avec le Talith, embrassez l’endroit où l’officiant est arrivé et récitez/chantez la 2ème bénédiction :

Translittération :
Baroukh ata Ado-naï Élo-heinou Melekh haolam, achère natane lanou torat émeth, vé’hayei olam nata’ bétokhénou. Baroukh ata Ado-naï, notène haTorah.

Traduction :
Béni sois-Tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui nous a donné la Torah de vérité et implanté en nous une vie éternelle. Béni sois-Tu Éternel, qui donne la Torah.

Pour Chanter la bénédiction:

L’officiant vous récitera ensuite une bénédiction pour vous. Il va s’arrêter un moment en vous questionnant du regard: il ne se rappelle plus de votre nom! Redonnez-lui. Pour certains, il est de coutume de nommer également les membres de leur famille. Quand la famille s’agrandit (BH) il devient difficile de retenir les noms hébraïques de chacun. Astuce: utilisez « Mishpah’at » (qui veut dire «Famille») + le nom de famille. Vous engloberez ainsi tous les membres. Et n’hésitez pas à finir par « Kol hakehila » (qui englobe la communauté).

Il est d’usage, en fin de bénédiction, de faire un don à la synagogue. Vous pouvez donc dire à l’officiant: “XXX€ pour le Beth a Knesset” (ou pour la synagogue). Vous pouvez également faire un don pour tout ce que vous voulez. Notez tout de même que si vous faites un don pour l’A.F.F.A (l’Association Française du Foot Amateur), on vous regardera bizarrement…

Ce sera à vous, la fête/shabbat passé(e), de penser à envoyer votre don à la communauté. 

Et oui! Vous devriez recevoir un reçu CERFA pour la déduction fiscale si vous indiquez bien votre adresse avec votre chèque. 

Ensuite, il est de coutume de rester à la Teba (l’endroit de la lecture de la Torah), pendant la prochaine montée. Placez-vous alors à la gauche de l’officiant afin de laisser la place au suivant. 

Après la 2ème bénédiction lue par ce fidèle, vous pouvez rejoindre votre place. Il est préférable d’emprunter le chemin le plus long. En effet, il est d’usage de serrer la main à la moitié (voire à l’entièreté) des fidèles présents. En temps de Covid-19, cette coutume n’est peut-être pas celle que nous recommanderons…

PS : si c’est votre père qui monte, il est coutume de se lever au moins pendant les bénédictions, si ce n’est pendant toute sa montée.

Voilà ! Vous savez tout ! À vous de jouer ! Et pendant que vous serez à la synagogue, n’hésitez pas à parler de ce site….